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Horlogerie suisse : les dessous d’une success story

L’horlogerie suisse est mondialement réputée pour la beauté et la précision de ses montres. Cette industrie atypique fait figure de symbole du « Made in Switzerland ». Depuis plus de quatre siècles, tradition, savoir-faire, technologie et innovation ont permis au pays alpin de maintenir son leadership sur le marché mondial de la montre. Mediam Suisse vous plonge dans l’histoire de l’horlogerie helvétique, depuis ses débuts jusqu’à nos jours. 

Les origines de l’horlogerie suisse

L’industrie horlogère est née à Genève au milieu du 16e siècle, suite à la montée en puissance d’un grand courant religieux : le calvinisme. Le pasteur français Jean Calvin (1509-1564) quitte l’Église catholique pour défendre les idées de la réforme protestante. Il est alors contraint de se réfugier en Suisse où il gagne rapidement de l’influence. 

En 1541, il s’établit à Genève afin d’aider le Conseil de la ville à réformer les lois en vigueur. Parmi ces réformes figure notamment l’interdiction du port d’objets ornementaux ostentatoires comme les bijoux. Les nombreux orfèvres et autres joailliers de la place doivent alors se tourner vers un autre secteur, celui de l’horlogerie. 

À la fin du siècle, Genève jouit déjà d’une réputation d’excellence au-delà des frontières. La première corporation d’horlogers du monde voit le jour en 1601 sous le nom de « Maîtrise des horlogers de Genève ».

Un développement fulgurant

En 1685, la révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV provoque un afflux de réfugiés protestants. La plupart des horlogers français, huguenots, émigrent à l’étranger, surtout en Angleterre et en Suisse qui s’imposent comme les grands centres européens de fabrication. Dans les années 1700, Genève compte déjà « trop » d’horlogers et la concurrence entre eux est rude. Beaucoup d’artisans décident alors de migrer le long de l’Arc jurassien. 

L’essor de l’industrie horlogère est fortement liée au génie de l’orfèvre Daniel Jeanrichard (1665-1741). En effet, c’est à cette époque qu’il met en place le système d’établissage, c’est-à-dire l’organisation divisée du travail. Les artisans se répartissent les tâches et chacun se spécialise dans la fabrication d’un élément spécifique des garde-temps. Cette innovation permet d’augmenter la production et l’exportation. En 1790, Genève exporte plus de 60.000 montres !

Quelques inventions qui ont marqué l’histoire de l’horlogerie suisse :

  • 1770 : Abraham-Louis Perrelet crée la « montre à secousses » dite perpétuelle, considérée comme l’ancêtre de la montre automatique.
  • 1816 : Louis Moinet réalise le premier chronographe, appelé aussi « compteur de tierces ».
  • 1842 : Adrien Philippe, un des fondateurs de la prestigieuse manufacture Patek Philippe, invente la montre avec remontoir au pendant.

Le savoir-faire des horlogers suisses rayonne dans le reste du monde. Besançon devient ainsi la capitale française de la montre grâce à des horlogers suisses qui s’y installent en 1793.

Le temps de l’industrialisation

En 1854, le visionnaire Aaron Lufkin Dennison crée la Waltham Watch Company. La mission de cette société est de développer des machines, des systèmes de production et des jauges mais aussi de standardiser la production. L’objectif est d’acquérir une précision finale telle que chaque pièce constitutive d’un mouvement devienne interchangeable. C’est ainsi qu’arrive la Révolution industrielle dans le secteur de l’horlogerie en Suisse.

En 1876, Jacques David de Longines présente un rapport détaillé de la méthode américaine aux Autorités politiques et horlogères helvétiques. L’industrie adopte petit-à-petit ces nouvelles méthodes de production.

La mécanisation de la fabrication prend place au début du 20e siècle grâce aux recherches d’horlogers réputés comme Frédéric Ingold ou Georges Léschot. Augmentation de la productivité, interchangeabilité des composants et standardisation permettent dès lors à l’horlogerie suisse d’étendre sa suprématie mondiale.

La fin de la Première Guerre mondiale coïncide avec l’introduction de la montre-bracelet, et sa forme ronde traditionnelle est définitivement adoptée au début des années 1960. 

  • 1926 : la première montre-bracelet automatique est produite à Granges. 
  • 1952 : les premières montres électriques apparaissent.
  • 1967 : le Centre électronique horloger de Neuchâtel développe la première montre-bracelet à quartz du monde, la fameuse Beta 21. 

Les développements et innovations majeures n’ont pas cessé depuis lors et se poursuivent toujours : montres à affichage LED et LCD, montre à quartz sans pile, nouveau matériaux, etc.

L’horlogerie suisse aujourd’hui

Les fabricants suisses de montres ont su faire face à divers défis, tels que l’industrialisation à la fin du 19e siècle, la délocalisation industrielle dans l’entre-deux-guerres et la mondialisation depuis les années 1960, permettant au pays alpin de maintenir sa place de leader sur le marché mondial. L’innovation technique, les nouvelles technologies, la politique industrielle des autorités, l’organisation en district industriel et les rapports avec les syndicats sont autant d’éléments qui permettent de comprendre le succès mondial de l’horlogerie suisse. Elle domine aujourd’hui dans les segments du haut et du milieu de gamme.

Quelques chiffres sur l’industrie horlogère suisse (source : swissinfo.ch) :

  • 15 millions de montres produites par an, soit plus de 2 % de la production mondiale.
  • plus de 50 milliards de francs de chiffre d’affaires (valeur des ventes au détail).
  • 50 % du marché horloger mondial en valeur.  
  • Plus de 95 % des montres vendues plus de 1000 francs sont produites en Suisse.

Les garde-temps fabriqués en Suisse peuvent porter la mention Swiss made. Une ordonnance fédérale fixe les conditions pour qu’une montre ou une pendulette puisse arborer ce fameux label. La Fédération de l’industrie horlogère suisse agit quotidiennement pour la protection du Swiss made et des autres indications géographiques, comme le nom Genève par exemple.

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