Longtemps méconnu du grand public, le spinelle est une pierre fine qui voit sa notoriété exploser ces dernières années. Et pour cause, elle possède toutes les qualités pour devenir une gemme appréciée des amateurs de bijoux et des investisseurs. Il s’agit d’ailleurs d’une excellente alternative au rubis, une pierre précieuse qui se fait de plus en plus rare et hors de prix. Mediam Suisse vous propose de découvrir l’histoire du spinelle, ses différentes variétés et son utilisation en joaillerie.
Présentation gemmologique
Famille : groupe des Spinelles.
Système cristallin : cubique.
Composition : aluminate de magnésium, Mg Al2 O4.
Dureté : 8 sur l’échelle de Mohs.
Couleurs : rouge, bleu-cobalt, orange, rose, violet, bleu, noir, vert, gris, etc.
Résistance aux chocs et à la chaleur : bonne.
Gisements : Myanmar (ex Birmanie), Sri Lanka, Afghanistan/Tadjikistan/Pakistan, Thaïlande, Vietnam, Russie, Italie, Afrique (en particulier la Tanzanie), etc.
Pour plus d’informations, le site du Gemmological Institute of America offre une description complète du spinelle, avec de belles photos de ses couleurs.
Histoire de la pierre
Le spinelle tire peut-être son nom du mot latin « spinella » qui signifie « petite épine ». En effet, il se compose de multiples petits cristaux et arbore une forme atypique avec des arêtes très nettes et des pointes parfois piquantes comme des épines. Les mines historiques du Spinelle sont dans la région Badakhshan, dans l’actuel Afghanistan (proches des fameuses mines Tadjikes de Kuh-i-Lal), et à Ceylan, exploitées depuis l’Antiquité (il y a 3 000 à 4 000 ans), puis en Birmanie et au Vietnam. Assez récemment grands gisements ont été mis à jour en Tanzanie.
Dans l’histoire des gemmes, le spinelle est considéré comme un « imposteur ». De fait, pendant des siècles, on a confondu le spinelle rouge avec le rubis et le spinelle bleu avec le saphir. À cause de cette confusion, il existe peu de références anciennes à cette pierre. On retrouve néanmoins quelques allusions dans la littérature à partir du XVIe siècle, notamment à travers la dénomination « Rubis Balais » ou “Balas Rubies” qui a longtemps désigné les spinelles de la région afghane/tadjike des Badakhshan.
Le « Rubis du Prince Noir », d’environ 170 carats, qui orne la couronne d’Angleterre ou encore le « Rubis de Timur », pierre de 361 carats sur l’un des colliers de la couronne d’Angleterre, de même que le rubis de Samarian (de plus de 500 carats, le plus gros au monde), sur l’une des pièces de la Couronne iranienne, sont en réalité des spinelles rouges.
Ce n’est qu’en 1783 que le minéralogiste Jean Baptiste Louis Rome de Lisle différencie le spinelle du rubis. Le premier a une réfraction simple, comme le diamant et le grenat, alors que le rubis a une réfraction double. Depuis, on le considère comme un minéral à part entière. À noter : la distinction entre le rubis et le spinelle a donné naissance à la science de la gemmologie !
Aussi appelé le « Rubis du pauvre », le spinelle rouge a bien pris sa revanche sur cette expression. Quoiqu’encore 3 à 5 fois moins chère que le rubis, la valeur de cette gemme a tout de même été multipliée par au moins 15 fois ces 20 dernières années. De nombreux connaisseurs préfèrent même le spinelle au rubis !
Les différents types de spinelle
D’un éclat vitreux et d’une belle transparence, les spinelles se déclinent en une grande variété de couleurs. Le rouge résulte de la présence de chrome tandis que le bleu provient des traces de fer ou de cobalt. On extrait habituellement les gemmes de roches magmatiques ou calcaires. Leur composition chimique est très proche de celle des corindons.
Aux côtés des spinelles rouge et bleu, il existe également les variétés suivantes :
- Le spinelle noir, forme la plus courante et la plus connue ;
- Le spinelle rouge à rose, une des variétés les plus achetées ;
- Le spinelle bleu-cobalt, fait partie des gemmes les plus rares et les plus chères au monde.
- Le spinelle lavande avec une jolie teinte violette ;
- Le spinelle parme, d’un rose incroyablement attirant ;
- Le spinelle pourpre, légèrement plus violet que le parme et plus rose que le lavande ;
- Le spinelle gris qui offre des nuances variées suivant son entourage ;
- Le spinelle étoilé à 4 ou 6 branches, très rare à 12 et 18 branches.
Utilisation du spinelle en joaillerie
Les joailliers suisses apprécient le spinelle pour son éclat incomparable et sa vaste gamme de couleurs, mais aussi pour sa résistance. Bien que cette gemme soit encore peu connue du public, elle fait le bonheur de tous les passionnés de bijoux colorés.
Les critères suivants déterminent la valeur du spinelle :
- La couleur : le rouge vif, le bleu cobalt ainsi que le rose et l’orange vif sont les teintes les plus recherchées ;
- La clarté : moins il y a d’inclusions visibles à l’œil nu ou à la loupe, plus le prix du spinelle augmente ;
- La qualité de la taille : les formes coussin et ovale offrent une brillance maximale ;
- Le poids en carats : la grosseur de la pierre aura aussi une influence sur le prix.
La provenance géographique de la pierre pourrait aussi ajouter de la valeur. En ce qui concerne l’entretien du spinelle, vous pouvez le nettoyer à l’aide d’un nettoyeur vapeur, mais pas à l’aide d’un nettoyeur à ultrasons.
Les traitements du spinelle
Le spinelle fait partie des rares pierres fines et précieuses qui ne réagissent pas au traitement par chauffage. Son apparence n’est pas modifiée, sauf en de rares exceptions où on peut améliorer la couleur. Comme toutes les pierres qui comportent des fissures qui parviennent à la surface, les spinelles peuvent être traités par huilage (remplissage des fissures avec une huile) afin d’en améliorer l’apparence.
Les gemmologues et les évaluateurs disposent de plusieurs instruments, notamment le spectroscope, pour identifier cette pierre. Au microscope, des inclusions telles que des « givres de guérison », des inclusions solides ou en forme d’octaèdres isolés ou en groupes, permettent de distinguer les spinelles naturels des spinelles synthétiques.
En lithothérapie, il s’agit d’une pierre de protection qui chasse les ondes négatives et les cauchemars. Depuis 2016, le spinelle s’ajoute au péridot comme pierre de naissance du mois d’août.
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