Pierres précieuses, les 4 fameuses et illustres:
- Espèce minérale : diamant
- Système cristallin : cubique
- Composition chimique : carbone
- Densité : 3.47-3.55
- Couleur : toutes les couleurs
- Indice de réfraction : 2.42
- Biréfringence : non
- Éclat /Lustre : adamantin /
- Dispersion : 0.044
- Dureté : 10 (échelle de Mohs- résistance à la rayure) – 58x plus résistant que toutes les autres matières sur la terre, ce qui ne l’empêche pas d’être fragile et de pouvoir casser.
- Fluorescence :+/- 30% des diamants montrent une réaction quand exposés aux Ultra-Violet. Un effet négatif de la fluorescence (aspect laiteux) est observé sur seulement 10% de ces diamants fluorescents, si bien que la fluorescence n’est pas nécessairement un « mal » lors de l’achat, si elle n’a pas d’impact négatif sur la pierre.
- Système cristallin : hexagonal
- Composition chimique : Be3Al2(Si6O18) – La couleur est due à la présence de Chrome et/ou de Vanadium
- Densité : 2.67-2.80
- Couleur : vert clair à vert foncé, effet de chatoyance, d’astérisme et forme en Trapiche
- Indice de réfraction : 1.560/1.602
- Biréfringence : -0.004-0.010
- Caractère optique : Uniaxe négatif / Polariscope : Anisotrope
- Éclat /Lustre : Vitreux / Dispersion : 0.014
- Pléochroïsme : Net
- Dureté : 7-8/10 (échelle de Mohs- résistance à la rayure)
- Résistance aux chocs : Fragile – très délicate à sertir / Résistance à la chaleur : Mauvaise, destruction vers 600°C (à cause des givres)
Dans la famille des Beryls, je demande l’émeraude !
Du grec « smaragdos », vert, l’Émeraude était la pierre préférée de Cléopatre.
La sublime couleur de l’émeraude est due à la présence de chrome et/ou de vanadium dans sa structure cristalline. L’association de Beryllium, donc constituant premier de la famille des beryls, et de Chrome est un phénomène rare dans la nature, qui explique la rareté de ces gemmes.
Les plus connues et les plus valorisées des émeraudes sont certainement celles qui proviennent de Colombie, dont les gisements sont tout à fait uniques et offrent des cristaux très bien formés, dans lesquels on trouve souvent des inclusions typiques (bi-phases et tri-phases) qui sont de véritables signatures naturelles d’origine, et des inclusions de fluides qu’on appelle « jardins », les « jardins d’émeraude ».
D’excellents gisements se trouvent aussi au Brésil, en Zambie, au Pakistan, en Afghanistan, au Tadjikistan, au Zimbabwe, en Inde, etc.
Avec une faible résistance aux chocs et à la chaleur et des micro-fractures internes, l’émeraude est une gemme fragile ; elle est aussi rendue sensible par les givres souvent nombreux qui l’habitent et est donc délicate à sertir ; elle demande de l’attention une fois portée, afin d’éviter au maximum les chocs qui peuvent l’endommager. Pour ces raisons, les grenats verts dits « Tsavorites » (et dans une moindre mesure car plus rares encore, ceux dits « Démantoïdes ») sont de plus en plus utilisés pour remplacer l’émeraude, car plus résistants, avec des verts proches de ceux de l’émeraude, et une brillance et un éclat supérieur.
Les pierres assez pures à très pures sont extrêmement rares dans les émeraudes et les plus belles de ces émeraudes pures (sans inclusion ou presque) se sont envolées à plusieurs centaines de milliers de USD$ par carat, dans de prestigieuses ventes aux enchères.
Toutefois et contrairement au diamant, pour lequel la pureté est un critère déterminant, les émeraudes « habitées » de « jardins » d’inclusions ne sont pas dépréciées pour autant : tant que ces inclusions ne viennent perturber la perception de la couleur ni vraiment en gêner la transparence, elles sont même admises comme faisant parties de la spécificité de l’émeraude !
En termes de traitements, vous pouvez vous référer au chapitre dédié à l’émeraude dans le chapitre « Les traitements d’amélioration » ci-dessus, mais pour résumer, les émeraudes sont très souvent « huilées » en général avec de l’huile de cèdre, qui est une technique ancestrale visant à remplir les micro-fractures présentes dans la gemme et ainsi à en améliorer la pureté (en réduisant le contraste des inclusions) et à en homogénéiser la couleur. L’huilage est une pratique acceptée mais elle doit quand même être précisée par le vendeur, suivant qu’il s’agit d’un huilage insignifiant/très léger, modéré ou fort. Une émeraude de haute qualité, sans aucun huilage, sera très fortement valorisée.
Nous ne recommandons pas les autres traitements par remplissages qui utilisent des matières synthétiques/des composés chimiques, parfois colorés, qui vieillissent souvent mal et peuvent donc tromper la qualité réelle de la gemme.
- Système cristallin : rhomboédrique / Trigonal
- Composition chimique : oxyde d’aluminium (Al2O3)
- Densité : 3,95 à 4,05
- Fluorescence : réagit avec une proportion suffisante de Chrome, est inerte ou faible avec beaucoup de Fer
- Couleur : le terme « Saphir » désigne toujours la couleur bleue / pour les autres couleurs, on ajoute la couleur après le mot saphir, saphir jaune, saphir vert, saphir rose, etc. La couleur est due à la présence de Fer et de Titane.
- Indice de réfraction : 1.757 – 1.774
- Biréfringence : 0,008-0,009
- Caractère optique : Uniaxe négatif / Polariscope : Anisotrope
- Éclat /Lustre : Vitreux à la limite du Subadamantin / Brillance : élevée / Dispersion : 0.018
- Pléochroïsme : Net
- Dureté : 9/10 (échelle de Mohs- résistance à la rayure) – +/-2035 (échelle de Vickers – résistance à la pression)
- Résistance aux chocs : Bonne
Issu de la même famille que le rubis, le mot « saphir », employé seul, désigne toujours la variété bleue du corindon.
Le Saphir, de l’hébreu sappir, « la chose la plus belle » et du grec sappheiros, « pierre bleue », est un des emblèmes de la préciosité, et même celui de la royauté : il touche au sacré, à l’infini du ciel, à la profondeur des océans. Vénéré par les égyptiens qui utilisaient le bleu du lapis-lazuli, cette couleur est incarnée par le saphir, la pierre la plus dure après le diamant. Avec un haut pouvoir de réfraction, une bonne résistance au choc, le saphir est fait pour durer et marquer l’esprit.
Les Saphirs les plus réputés viennent du Cachemire, du Myanmar (Birmanie), du Sri Lanka (Ceylan) et de Madagascar.
L’Australie représente à elle seule environ 50% en volume de la production mondiale de saphirs (y compris de la matière à usage industriel) avec une qualité gemme parfois inégale, dont un bleu souvent trop foncé dit « Waterman Color » (par ex. dans le Queenlands), comme l’encre. Toutefois, en Australie (dans les New South Wales par ex.) comme ailleurs, de superbes qualités-gemmes sont présentes : en Tanzanie (Umba, Morogoro par ex.), aux États-Unis (Montana par ex.), au Vietnam (Luc Yen par ex.), au Brésil (Matto Grosso par ex.), en Chine, et de manière plus aléatoire en Grèce, en France, et même … en Suisse dans le Tessin (Campolungo)
Les bleus appréciés évoluent dans la palette du bleu clair (franc et très lumineux) au bleu nuit et au bleu crépusculaire comme le « Twilight Blue », en passant par des bleus veloutés. Il faut éviter les bleus un peu trop pales avec des touches de gris et ceux avec du vert.
Parfois texturés comme du velours, on retrouve dans certains saphirs des bleus appelés « Velvet Blue » : des soies très fines donnent alors une texture soyeuse à la couleur. Les pierres du Cachemire, originellement connues pour cette couleur avec un ton « Medium » et des saturations fortes à vivid (très fortes), sont certainement les plus demandées mais aussi les plus rares et les plus précieuses, avec celles du Myanmar. D’autres saphirs comme par exemple du Cambodge peuvent présenter cette couleur extraordinaire, ou encore les saphirs du Sud-Est de Madagascar ou de l’Est (exploitation de Bemainty) qui ont ces traits des « Kashmir Sapphires ».
Le Bleu « Cornflower » ou « Bleuet Pur » est à l’image du bleuet qui est une fleur connue pour avoir un bleu véritable, un bleu pur, se rapprochant de ce qu’on appelle le « True Blue ». Elle fait partie des plus recherchée et des plus adulée des couleurs de saphir. On la retrouve par exemple au Cachemire avec un bleu Cornflower texturé par ses soies typiques, ou encore au Sri Lanka (anciennement Ceylan), etc.
La couleur « Cornflower » est présente dans les saphirs sur une palette de tonalités et de saturations variant autour du « medium blue color », comme la fleur qui va d’un bleu un peu clair mais saturé et lumineux à un bleu plus profond, approchant la gamme des « Royal Blue ».
Cette appellation « Royal Blue » était d’ailleurs originellement réservée aux saphirs de Mogok-Myanmar, mais de nouvelles sources (Madagascar, Tanzanie, Cambodge par ex.) ont montré du bleu royal de très haute tenue et il a donc fallu tenter de généraliser l’appellation : deux illustres laboratoires suisses, Gübelin et SSEF, ont essayé une définition en la décrivant comme devant être une pierre non-chauffée, portant une couleur franche et saturée, lumineuse et répartie de façon très homogène, sans aucune teinte secondaire ou alors une très infime touche de violet.
Le « Peacok Blue » comme l’indique son nom est celui qu’on retrouve sur les plumes et le cou du Paon, électrique et spectaculaire (Sri Lanka), tandis que le Bleu Indigo (la teinture naturelle utilisée pour les jeans) a une tonalité profonde mais un niveau de saturation moyen.
Les saphirs peuvent représenter d’excellentes pièces d’investissement, n’hésitez pas à nous consulter pour vous proposer des saphirs d’exception.
Les saphirs de couleurs
Les saphirs de couleurs devant pour leur part avoir le mot « saphir » + « la couleur » qui les caractérise, comme « saphir rose », « saphir jaune », etc.
Vous trouverez un large panel de couleurs dans les saphirs de couleur, du vert bouteille, au vert-jaune, au vert bi-colore (souvent mixé avec du bleu), de l’orange, du jaune, du violet (qui est très rare en plus 4cts non-chauffé, quand il est vif) et bien-entendu du rose au rose très intense, une couleur très demandée et estimée.
Sont aussi appréciés, le saphir incolore ou « Leucosaphir », le saphir pourpre (rare et beau), le saphir jaune (le jaune canari est recherché), le saphir marron dont la couleur la plus appréciée est le jaune-whisky appelée « Mekong Wiskhy » selon le nom du whisky consommé localement en Thaïlande.
Dans les saphirs de couleur, celui qui s’illustre le plus est sans contexte le saphir rose-orangé appelé « Padparascha » dont les prix peuvent littéralement s’envoler quand il s’agit de belles pièces (de plus de 2 ou 3 carats) assez pures, non-chauffés et avec une belle intensité de couleur. Son nom signifie « fleur de lotus » en cinghalais, la langue parlée au Sri Lanka. Sa couleur semble dépeindre un coucher de soleil.
Dans la série des saphirs de couleur, il est à noter la gamme des pastels qui peuvent s’exprimer dans toutes les teintes et permettent de réaliser des pièces de joaillerie extrêmement fines en contraste.
Les saphirs à changement de couleur : il s’agit de saphirs dont la couleur varie en fonction du type d’éclairage souvent dans ces teintes, en bleu/mauve, vert/rouge, vert/brun. On appelle ce phénomène « métamérisme » : il est bien connu grâce à l’Alexandrite (de la famille des Chrysobéryls) dont le changement de couleur peut être impressionnant.
Le saphir étoilé : taillé en cabochon, il laisse apparaître un phénomène optique intéressant, l’astérisme, une étoile lumineuse à six branches. Cet effet repose sur des inclusions microscopiques dites « aiguilles de rutile » ou « soies » orientées sur trois axes, qui, en se croisant à 120°, réfléchissent la lumière en étoile. Bien sûr plus la matière est transparente, la couleur saturée, l’étoile centrée et régulière, plus le saphir étoilé est valorisé. Il existe en effet de ces saphirs allant de la transparence à la translucidité jusqu’à l’opacité. On peut aussi trouver, mais beaucoup plus rarement, des saphirs étoilés à 12 branches, un phénomène appelé « diastérisme ».
Ces saphirs étoilés se retrouvent dans le bleu mais aussi dans d’autres couleurs et bien-entendu dans la variété rouge du corindon, donc en tant que « rubis étoilés ».
Les saphirs de couleur non-chauffés peuvent représenter d’excellentes pièces d’investissement, notamment les roses intenses, les violets avec des beaux caratages, les saphirs « Padparascha », n’hésitez pas à nous consulter pour vous proposer des saphirs et des saphirs de couleur d’exception.
Gisements
Les Corindons se trouvent dans 3 types d’environnement :
-les gisements de marbre (Birmanie, Pakistan, Afganisthan, Vietnam, Tadjikistan, Tanzanie), ceux qui produisent des rubis plutôt pauvres en Fer et riches en Chrome
-les gisements de roches métamorphiques (contenant de l’amphibolite), au Mozambique et en Tanzanie (Winza), au Groenland
-les gisements de roches volcaniques (souvent des basaltes) comme en Thaïlande et au Cambodge
Les grands gisements de corindons : ils se situent souvent dans des zones tropicales humides et/ou dans des sites d’altitude comme celui du Cachemire dont le gisement principal, les mines de Padder (et le site historique de Sumjam), se situe à plus de 4200 mètres d’altitude. On peut aussi citer les saphirs et rubis eux-aussi très rares du Myanmar (ex-Birmanie-Région de Mogok), et les saphirs, superbes, du Sri Lanka (Ratnapura, Rakwana): ces 3 sources (avec le Cachemire) ont été pendant des siècles les fournisseurs principaux du marché, relayées par des sites d’exploitations plus ou moins récents tel que le Cambodge (Païlin), le Kenya, la Tanzanie (Winza par exemple), la Thaïlande (Chanthaburi / Trat-région de Kanchanaburi), l’Afghanistan, le Pakistan, le Tadjikistan, et bien sûr Madagascar qui représente de nos jours un acteur très important de la fourniture de saphirs et saphirs de couleur. D’autres pays aux quatre coins du monde (environ une vingtaine en tout) extraient des corindons. Les rubis provenant du Mozambique sont réputés pour leur couleur et leur pureté et se trouvent, parfois sur des cristaux importants, avec cette couleur formidable appelée « Sang-de-Pigeon ».
- Système cristallin : Trigonal
- Composition chimique : oxyde d’aluminium (Al2O3)
- Densité : 3,80 à 4,05
- Fluorescence : réagit avec une proportion suffisante de Chrome
- Couleur : Rouge, Rouge Magenta avec sous-teintes possibles de pourpre à rose. La couleur rouge est due à la présence de Chrome
- Indice de réfraction : 1.759 – 1.774
- Biréfringence : 0,007-0,009
- Caractère optique : Uniaxe négatif Polariscope Anisotrope
- Éclat /Lustre : Vitreux à la limite du Subadamantin / Brillance : élevée / Dispersion : 0.018
- Pléochroïsme : Net
- Dureté : 9/10 (échelle de Mohs- résistance à la rayure) – +/-2035 (échelle de Vickers – résistance à la pression)
- Résistance aux chocs : Bonne / Résistance à la chaleur : très bonne
Le rubis fait en effet partie de la même famille que le saphir. Simplement, il est appelé « Rubis », du latin rubeus, rouge, quand ce corindon s’exprime donc dans sa couleur rouge, couleur due à la présence de Chrome au niveau atomique dans sa structure cristalline, avec parfois un peu de Fer (et éventuellement de Vanadium) suivant ses origines.
Le Rubis est plus rare encore que le diamant, ce qui participe à sa très importante valeur marchande : des records de prix ont été atteints à +/- 1million de USD ($) le carat pour des Rubis birmans exceptionnels comme le Graff de 8.62cts ou le Sunrise Ruby de 25.59cts.
En inde, il était dit que Dieu aurait créé le Rubis avant l’homme, puis seulement après, l’homme, afin qu’il puisse le posséder. La Bible cite aussi le Rubis à plusieurs reprises et le nome comme une création de Dieu. C’est tout dire du niveau extrême de fascination qu’a toujours exercée cette gemme au fil de l’histoire de l’humanité.
Quoiqu’il en soit, le rubis sang-de-pigeon affichera une couleur franche et nette.
Parfois à peine teinté de pourpre à rose (qualifiée de « purple » en anglais) comme c’est souvent le cas des rubis birmans qui ont beaucoup de Chrome (en général très fluorescents) et des soies (« Silks »), les « sang-de-pigeon » se trouvent aussi ailleurs, quoique que souvent plus ferreux et sans soie, en Asie du Sud-Est (Thaïlande, Cambodge, Vietnam, etc.), au Pakistan (Vallée de Hunza), en Afghanistan (Vallée de Jedgalek oû les gisements seraient exploités depuis plus de 700ans !), au Tadjikistan, au Groenland (avec des rubis agés de plus de 3 milliards d’années !) et en Afrique (Kenya, Madagascar, Tanzanie, Etc.) dont au Mozambique (gisements découverts en 2009, notamment dans la région de Montepuez) qui extrait surement parmi les plus beaux « sang-de-pigeon » au monde, avec un équilibre assez parfais de chrome, de fer (ce dernier ôtant la teinte « purple ») et de soies.
Le Rubie est une gemme particulièrement recherchée en Asie, qui contribue à une forte augmentation de sa demande.
Le rubis, ayant du pléochroïsme, est idéalement taillé avec sa table perpendiculaire à son axe cristallographique principal, afin d’éviter des reflets orangés non désirables.
La couleur la plus recherchée étant celle appelée « Sang-de-Pigeon », une appellation qui s’est généralisée mais qui vient directement de la couleur des plus beaux rubis birmans issus des mines de Mogok, exploitées depuis au moins le 16ièm Siècle; la dénomination sang-de-pigeon ou « kho thwe » en Birman, pourrait avoir une origine chinoise, car ces derniers possédaient les mines birmanes autrefois, ou selon les sources, avoir aussi une origine indienne caractérisant ce rouge comme celui de la couleur de l’œil du pigeon vivant.
L’usage du terme « Sang-de-Pigeon » ne correspond à aucune norme internationale.
Ce terme a été en général toujours utilisé par les marchands pour désigner exclusivement les meilleurs Rubis, qui, au-delà de leur couleur Rouge-Sang caractéristique, présentent une qualité générale supérieure.
Ainsi les laboratoires Gübelin et SSEf s’entendent pour décrire la qualité générale de base à reconnaitre à un rubis pour lui attribuer la dénomination « Sang-de-Pigeon » : UNE forte saturation de couleur rouge / qu’il soit Non Traité (même pas de chauffe simple) / qu’il réponde à des caractéristiques chimiques et spectroscopiques spécifiques/ qu’il ait une bonne qualité en termes d’inclusions, de transparence et d’homogénéité de la couleur
Le fameux laboratoire suisse SSEF a aussi établi en 2015 une norme, qui est peut être utilisé comme une référence :
« Pour qu’un rubis soit qualifié de rubis « rouge sang de pigeon », la couleur doit être rouge intense, saturée et homogène. Les gammes exactes de teinte, de saturation et de ton sont définies par des ensembles de pierres étalons.
Le « rouge sang de pigeon » est mieux décrit comme une couleur rouge sans autre teinte apparente (comme le bleu ou le brun). Un léger voile violacé est acceptable. La couleur intrinsèque du rubis « rouge sang de pigeon » produit également une forte fluorescence rouge lorsque la pierre est exposée à la lumière ultraviolette. Cette fluorescence est causée par une teneur en chrome élevée associée à une faible teneur en fer et donne l’éclat intérieur caractéristique.
En termes de qualité, ce terme qualifiant la couleur peut seulement être appliqué aux rubis qui présentent des grandes qualités et qui n’ont subi aucune modification de couleur et/ou de pureté. Tout type de traitement (comme le chauffage, le remplissage de fissures, etc.) exclut la qualification de « rouge sang de pigeon ». En outre, les rubis doivent être relativement exempts d’inclusions visibles à l’œil nu ou foncées et ils doivent présenter une répartition de couleur homogène avec des reflets internes éclatants ».
La différence entre un saphir rose ayant de belles sous-teintes de rouge et celle d’un rubis ayant de forte sous-teintes de rose, est parfois mince et il n’est pas rare d’être confronté à ces pierres qui sont à la limite de l’appellation « Rubis » ; ce serait alors la quantité/concentration de Chrome qui devrait délimiter la frontière entre Saphir rose et Rubis, mais cette approche serait réductrice car l’expression de la couleur dépend aussi de la Taille (la Coupe/Cut) de la pierre et de ses proportions, qui interfèrent en plus sur les analyses chimiques.
La meilleure méthode consiste alors à l’analyse visuelle comparative, à partir d’échantillons, de nuanciers, de pierres-étalon, etc., que le laboratoire, et l’expertise du gemmologue pourra effectuer.
Gisements
Les Corindons se trouvent dans 3 types d’environnement :
-les gisements de marbre (Birmanie, Pakistan, Afganisthan, Vietnam, Tadjikistan, Tanzanie), ceux qui produisent des rubis plutôt pauvres en Fer et riches en Chrome
-les gisements de roches métamorphiques (contenant de l’amphibolite), au Mozambique et en Tanzanie (Winza), au Groenland
-les gisements de roches volcaniques (souvent des basaltes) comme en Thaïlande et au Cambodge
Les grands gisements de corindons : ils se situent souvent dans des zones tropicales humides et/ou dans des sites d’altitude comme celui du Cachemire dont le gisement principal, les mines de Padder (et le site historique de Sumjam), se situe à plus de 4200 mètres d’altitude. On peut aussi citer les saphirs et rubis eux-aussi très rares du Myanmar (ex-Birmanie-Région de Mogok), et les saphirs, superbes, du Sri Lanka (Ratnapura, Rakwana): ces 3 sources (avec le Cachemire) ont été pendant des siècles les fournisseurs principaux du marché, relayées par des sites d’exploitations plus ou moins récents tel que le Cambodge (Païlin), le Kenya, la Tanzanie (Winza par exemple), la Thaïlande (Chanthaburi / Trat-région de Kanchanaburi), l’Afghanistan, le Pakistan, le Tadjikistan, et bien sûr Madagascar qui représente de nos jours un acteur très important de la fourniture de saphirs et saphirs de couleur. D’autres pays aux quatre coins du monde (environ une vingtaine en tout) extraient des corindons. Les rubis provenant du Mozambique sont réputés pour leur couleur et leur pureté et se trouvent, parfois sur des cristaux importants, avec cette couleur formidable appelée « Sang-de-Pigeon ».